mercredi 22 mai 2013

Italia Invita : Parme 2013


Comme en 2009, mes amies et moi avons beaucoup apprécié le salon Italia Invita à Parme en Italie.
Outre le fait que la ville est très belle et qu'on y trouve du jambon et du parmesan incomparables, ce salon est une vraie caverne d'Ali Baba pour des folles du fil comme nous le sommes.

le salon est très grand et on peut y découvrir de nombreuses techniques de broderie inconnues en France, (autant que je sache). En effet, souvent, une région ou une ville italienne a su conserver une technique bien spécifique et la perpétue. C'est le cas entre autres d'une broderie caractérisée par un fort relief, originaire de  Casalguidi, une petite ville de Toscane.
 

 
Les reliefs visibles sont obtenus à partir d'une liasse de fils rebrodés
 
 
 En outre, les nombreuses écoles de broderie perpétuent la tradition, ce qui explique la grande diversité et la richesse de la broderie italienne. Et c'est ce qui rend tellement attrayant ce salon.

Nous avions envie de faire un ou deux petits ateliers de broderie et nous avons choisi le 1er jour, un atelier gratuit de "punto antico" et le lendemain, un atelier payant de "deruta sfilato".

La première technique consiste à tendre des fils de coton perlé N° 8 et 12, de façon géométrique sur un tissu de lin de 11 à 15 fils au cm.
 
 
 Le stage était animé par Bruna Gubbini dont j'ai acheté le livre, septième d'une série.
(Editions Punto Antico, mai 2013)
 
 
Au cours de cet atelier, dispensé en italien, la langue n'était pas un obstacle. C'était très amusant au contraire d'utiliser mes quelques rudiments d'Italien pour comprendre et il y a toujours une dame qui aide à la traduction. Le soir, nous avons avancé le travail de cette petite pièce de broderie. Le punto antico rappelle d'une certaine façon le Hardanger mais en moins ajouré. A noter que les Italiennes utilisent du Retors d'Alsace, gros écheveaux de coton perlé qui existent en N°5, 8 et 12. C'est une production DMC qui a redémarré ou démarré il y quelques années, et qui bizarrement n'est pas commercialisée en France. C'est bien dommage car les couleurs sont belles et pour la quantité, c'est avantageux.

Au centre de l'image, Bruna Gubbini. Sur la table, les écheveaux de retors d'Alsace
 
 


 
Quelques exemples de motifs
 
Mon essai
 
Le 2e jour donc, nous avons suivi le cours de deruta sfilato de Maria Elide Melani. Nous avions apprécié les ouvrages exposés sur le stand, pour leur transparence et leur légèreté.
 



 
Cette technique consiste à broder un cadre qui est ensuite tendu sur un châssis, sur un lin très aéré (9 fils au cm). Alors on tire des fils qui constituent un réseau, lequel est ensuite rebrodé avec du gros coton N°5. Pour les motifs rebrodés, on utilise la méthode dessus/dessous en suivant un dessin. Pour nous, c'était un peu déroutant au début. La séance de deux heures et demi n'a pas suffi à terminer le petit carré d'exercice.
L'après-midi, alors que nous repassions près du stand, nous avons vu que les stagiaires étaient nettement plus avancés que nous et que Maria Elide leur montrait comment faire le bord. Elle nous a reconnues et nous a fait gentiment comprendre qu'on pouvait venir voir ! Deux stagiaires, un homme et une jeune femme avaient été des "Ferraris" selon le professeur. Le soir nous avons essayé de faire le roulotté au bord de la petite pièce. Et le lendemain, nous sommes allées montrer l'avancée de notre travail. Maria Elide, qui n'avait pas d'élève nous a fait asseoir et avec enthousiasme nous a corrigées et nous a appris à faire le bord crocheté en nous offrant à chacune un crochet.
Mon exercice.
 
 Je raconte tout cela dans le détail parce que ce qui me paraît le plus intéressant, plus que la technique apprise, ce sont ces belles rencontres, ces échanges enthousiastes ! Après elle nous a fait une démonstration sur son métier et là, c'était encore plus rapide qu'une Ferrari... Maria Elide crée elle-même tous ses modèles en s'appuyant sur la tradition.
 

 
Le livre de Maria Elide Melani, Editions Nuova S1
 
La technique du deruta sfilato ressemble au filet brodé d'une part et à la broderie sur filet sicilienne. Personnellement, je ne connais pas ces techniques mais j'ai trouvé des sites qui en parlent et des références de livres, que je donne ici.
 
Le filet sicilien aux Editions de Saxe

http://www.broderie-sur-filet.com

http://www.sfilatisiciliani.it

http://www.agoagaefantasia.it
Le 17 septembre 2013, je rajoute cette dernière adresse, celle du site d'une dame italienne qui vient de me contacter à propos de cet article et me propose gentiment de me donner des cours de sfilato siciliano. Peut-être une prochaine idée de vacances, qui sait ? !!!
http://barocconellino.wordpress.com/about/

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