jeudi 18 octobre 2012

En savoir plus ?...sur la broderie glazig (ou glazik)


     Si l'on veut se renseigner sur ce type de broderie en passant par internet, on ne trouve pas vraiment de définition. Bien sûr, on trouve des images, des sites ou blogs de brodeurs et brodeuses qui la pratiquent ou le site de Pascal Jaouen pour son école de broderie. Mais ce qui m'intéressait, moi, c'était de remonter un peu aux sources et d'en savoir plus. Loin de moi l'idée d'être exhaustive sur ce sujet et je donnerai d'ailleurs des pistes bibliographiques qui permettront d'aller plus loin. Mon but est d'éclairer un peu la question pour ceux et celles qui n'auraient pas le temps ou l'envie de faire des recherches. J'espère ne pas dire de bêtises dans cet article mais je suis ouverte à la critique si elle a pour but d'éclairer le sujet !

La tradition

La broderie glazig s'inscrit dans la tradition de broderie bretonne et plus précisément basse- bretonne. Chaque petite région ou "pays" a sa coiffe, son costume, ses broderies, ses motifs, ses couleurs, bref, sa mode. En Basse-Bretagne, on distingue la mode Bigoudène, la mode Vannetaise et Pourlet, la mode Melenig, la mode Cornouaillaise et la mode Glazig.

                                                                                                       Photo prise au musée de Quimper

A l'origine, le mot "glazig" signifie "petit bleu" et se réfère à la couleur bleue du costume masculin de la région de Quimper vers la fin du XIXe siècle. Au début, les gilets sont brodés d'éléments  qui sont tirés de l'art populaire européen : palmettes, fleurs de lys, cœurs, motifs géométriques auxquels s'ajoutent peu à peu des motifs végétaux. La courbe est partout présente.
                                                                                                                Photo prise au musée de Quimper

La technique

La broderie glazig se caractérise par des couleurs vives : jaune, orange, vert avec des touches de bleu, de rouge, de violet, de blanc. On utilise du cordonnet de soie. Les points utilisés sont surtout le point de chaînette, avec des variantes, le point de feston, le passé plat et le point de tige.
Parfois, des motifs de la broderie bigoudène s'invitent sur le costume quimpérois : plumes de paon, écailles de poisson  ou fougères, témoignant d'échanges entre régions voisines.
 



Les brodeurs

Autrefois, la broderie glazig était réalisée par les tailleurs-brodeurs puis par les brodeurs. Aujourd'hui, la broderie glazig est encore le fait de brodeurs hommes, notamment pour les costumes régionaux, car il est assez difficile de tirer l'aiguille dans le tissu de lainage épais des costumes. Toutefois, comme la broderie bigoudène, cette broderie intéresse les brodeuses soucieuses de maintenir la tradition, ayant besoin de garder en état les costumes anciens et d'en créer de nouveaux ou simplement comme moi, curieuses de connaître des techniques de broderie particulières.
La revue "Micheriou Koz" N°25,  intitulée "Les tailleurs et les brodeurs de costumes bigoudens et glaziks"ainsi que le livre présenté dans l'article sur la broderie bigoudène du 9 août : Broderies en Bretagne présentent les brodeurs : Viviane Hélias, Cécile Le Roy, Jean-Michel Pérennec, Paul Balbous, Pascal Jaouen, les confédérations War'l Leur et Kendalc'h qui contribuent tous à la préservation des broderies et des savoir-faire ou les font évoluer.

Et aujourd'hui...

J'ai l'impression que la broderie glazig , très dynamique, gaie et fière suscite un grand intérêt auprès des brodeuses, et ce, au-delà de sa Bretagne natale. Peut-être du fait de son haut caractère décoratif et du fait de son aspect abstrait qui, à partir de "figures imposées", permet toutes les inventions.
 
 

Je me suis amusée à dessiner une frise que je broderai peut-être. Je vous la montre en comptant sur votre indulgence, mais si elle vous intéresse, vous pouvez bien sûr l'utiliser !

 

Cet été, j'ai pu visiter à Quimper l'exposition "Talents conjugués" de Mik Jégou et Pascal Jaouen. Le premier est peintre, après avoir fait de nombreuses années de danse et des études d'art  graphique. Le second, connu en tant que brodeur et styliste, a créé des modèles de broderie glazig, les a exécutés sur toile de lin et Mik Jégou a peint "autour". J'ai beaucoup aimé leur travail original pour les couleurs et le mouvement et surtout cette idée d'associer la peinture et la broderie ! Notamment la toile intitulée "Danse au violon bleu".

 

Pour aller plus loin :
- La broderie en Basse-Bretagne de Geneviève Jouanic et Viviane Hélias, War'l Leur, Editions Jos, 2011.
- La France au fil de l'aiguille, broderies et dentelles : de l'histoire à l'ouvrage de Marie Le Goaziou et Nathalie Bresson, Editions Ouest-France, 2002.
- Broderies en Bretagne de Hélène Cario et Viviane Hélias, Editions Coop Breizh, 2007
- Revue Micheriou Koz N° 25, Les tailleurs et les brodeurs de costumes bigoudens et glaziks, 2010

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Billet très intéressant ! Moi qui suis en Bretagne, je ne savais pas tout ça !Bravo

Anonyme a dit…

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Jacqueline Jégou a dit…

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