Une folie de smocks...
Je ne sais plus comment nous avons commencé
à parler de smocks, mes amies et moi, mais peu importe, cela m'a donné envie de
me documenter et de m'y ré-essayer.
Un peu d'histoire :
Le
mot "smock" est un ancien mot anglais qui signifiait
"chemise". Cette technique, apparue en Angleterre d'abord, s'appliquait sur les larges chemises carrées
que les travailleurs ruraux portaient en Angleterre depuis des temps anciens.
Le smock a toujours été la manière la plus pratique de ramasser une largeur
d'étoffe autour de la poitrine et des poignets, ce qui tenait chaud, tout en
offrant la liberté de mouvement indispensable aux bergers, aux bûcherons, aux
chaudronniers, aux charrons et aux jardiniers.
A l'origine, les smocks se faisaient sur
toile solide, verte, bleue, blanche ou noire. Les smocks du dimanche étaient en
toile blanche, plus fine. Au début, on travaillait les smocks sans ornements ;
puis, petit à petit, les femmes y ajoutèrent quelques points de broderie aux
cols, aux poignets et aux épaules. Les motifs symbolisaient souvent le métier
des propriétaires de ces vêtements : la roue pour le charron, des grains de blé
pour le laboureur, les houlettes croisées pour le berger, les feuilles et les
fleurs pour le jardinier. Ces motifs étaient parfois entremêlés des marques
d'affection de l'épouse tels que des cœurs.
Les bordures étaient travaillées au
point de chaînette, de blé ou d'épine. Puis la révolution industrielle amena des salopettes toutes faites,
fabriquées à la machine, mais les smocks ne disparurent pas : on les trouve
encore aujourd'hui surtout sur des robes d'enfant. Si vous désirez approfondir
la question de l'histoire des smocks, je vous conseille l'excellente page du
blog suivant :
Les matériaux :
N'importe quel tissu, depuis la simple
toile jusqu'au coton ou à la soie peut être travaillé en smocks à condition
qu'il soit assez souple pour être froncé. Le Vichy, les tissus rayés ou à pois
sont particulièrement faciles à travailler car les dessins peuvent servir de
guide pour le fronçage. On trouve aussi du papier transfert pour les tissus
unis ou fleuris genre liberty. Les points, traditionnellement de même couleur
que le tissu, peuvent être faits en couleurs contrastantes ou en plusieurs
couleurs. On utilise soit du coton retors, soit du coton perlé et même du
mouliné en prenant un nombre de fils en fonction de l'épaisseur du tissu.
Les points :
Je me suis amusée à faire un petit
échantillon.
Malgré tous mes efforts, impossible de redresser cette image ! |
Le travail consiste à passer des fils de fronces à intervalles
réguliers, sur plusieurs lignes parallèles sans arrêter les fils en bout de
ligne. Quand on a couvert la hauteur voulue, on tire tous les fils de fronce
jusqu'à ce qu'on obtienne des plis serrés les uns contre les autres mais en
laissant un petit espace d'un demi-millimètre environ pour pouvoir passer
l'aiguille à broder. On attache les fils deux par deux. Puis on commence la
broderie.
Quand tout est brodé, on retire les fils de fronces et on a le
plaisir de voir que le tissu a une certaine élasticité, que les points de
broderie se révèlent, une fois retirés les fils de fronces. Ce procédé permet
d'obtenir de l'ampleur sous les smocks et convient bien aux vêtements de bébés
qui se trouvent ajustés au niveau de l'empiècement par exemple, tandis que
l'ampleur du tissu est libérée sous les smocks.
Les smocks à l'école
Je dois dire que je me suis régalée à
retrouver cette technique un peu magique qui m'avait été enseignée autrefois en
cours de couture à l'école primaire ou dans les premières années du collège, je
ne m'en souviens pas clairement. Par contre je me rappelle bien que j'avais
aimé ce travail.
A cette époque, je fréquentais l'école primaire de mon village de 500 habitants, école de filles, séparée de celle des garçons, laquelle était carrément dans un autre bâtiment. L'école comptait deux classes : la maternelle et le CP d'une part, et d'autre part, la classe qui groupait les niveaux du CE1 au certificat d'études. Tous les samedis après-midis, nous avions le cours de couture pendant lequel Camille Brichet, notre instit' nous faisait écouter de la musique classique. Au collège, c'était Mademoiselle Duchêne qui donnait ce cours. J'aimais bien cet enseignement. Bref, j'avais appris à faire des smocks... (Voir prochain article sur l'enseignement des travaux manuels à l'école)
A cette époque, je fréquentais l'école primaire de mon village de 500 habitants, école de filles, séparée de celle des garçons, laquelle était carrément dans un autre bâtiment. L'école comptait deux classes : la maternelle et le CP d'une part, et d'autre part, la classe qui groupait les niveaux du CE1 au certificat d'études. Tous les samedis après-midis, nous avions le cours de couture pendant lequel Camille Brichet, notre instit' nous faisait écouter de la musique classique. Au collège, c'était Mademoiselle Duchêne qui donnait ce cours. J'aimais bien cet enseignement. Bref, j'avais appris à faire des smocks... (Voir prochain article sur l'enseignement des travaux manuels à l'école)
Au salon d'Airvault (Deux-Sèvres), 3e salon dentellier,
dentelles et broderies, qui a eu lieu les 6 et 7 juin, mes amies et moi avons
pu voir une superbe exposition d'ouvrages d'autrefois et notamment de smocks :
Pour aller plus loin
Ces dernières semaines, après l'échantillon
réalisé sur du tissu à carreaux qui facilite grandement le travail, j'ai
entrepris de coudre une robe en taille 10 ans avec une bande de smocks. Ayant
choisi du tissu liberty, j'ai utilisé des feuilles de transfert pour imprimer
des points espacés régulièrement sur mon tissu afin d'avoir les repères
nécessaires pour le passage des fils de fronces. Ci-dessous la référence d'une mercerie qui vend des feuilles de transfert.
J'ai
choisi un modèle tiré du livre Les smocks des Editions de Saxe
Puis j'ai entrepris de réaliser un sac en modifiant un modèle paru dans
la revue" Passion couture créative" Hors série N°2 page 22. C'est une
création de Dame Valiste.
Le modèle initial comportait un panneau froncé pour le rabat. Je l'ai remplacé
par un panneau de smocks.
J'ai réduit la largeur du soufflet à l'aide de 2 pressions aimants |
J'ai prévu des poches selon mes besoins |
Quelques petits trucs :
Pour faire des smocks, on utilise un morceau de tissu 3 fois plus large
que la dimension finale désirée. Pour moi : rabat de 30cm de large x 3 = 90cm.
Quand le travail de broderie est terminé et que les fils de fronces
sont ôtés, pour donner à l'ouvrage la dimension voulue, on épingle les smocks
en les étirant à la bonne dimension sur une planche à repasser en mettant suffisamment
d'épingles pour éviter des déformations. On vaporise de l'eau sur le travail et
on le laisse sécher complètement. S'il s'agit d'un empiècement de robe dans
lequel on doit tailler une emmanchure par exemple, on bloque les smocks en
utilisant une matière thermocollante assez fine. Il faut qu'elle puisse être
retirée ultérieurement sans difficulté. Pour la petite robe, je l'ai collée sur
l'endroit du travail. Les smocks une fois bloqués, il est alors facile de
tracer l'emmanchure à l'aide du patron. On surfile à la machine au-delà du
tracé et on peut couper. On continue ainsi le travail de couture sans risque
d'abimer les smocks.
Sur le net , j'ai eu l'impression d'un nouvel et
important engouement pour les smocks, notamment en Angleterre et aux Etats
Unis. On dit que le bébé royal, Georges, aurait relancé la mode (?)
Quoiqu'il en soit, c'est une jolie et agréable
technique et je pense qu'elle pourrait être utilisée notamment pour des objets
déco, des trousses ou des pochettes... Je conseille le site indiqué ci-dessous où l'on peut voir
que les smocks peuvent être brodés de motifs figuratifs. Ce n'est pas ce que je
préfère. Quant à moi, je reste attachée aux motifs géométriques.